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Qu’est ce qu’un token ?

Définition : Un token est un actif numérique émis et échangeable sur une blockchain (définition de Blockchain France). Cet actif présente plusieurs atouts clefs :

• Il peut être créé par tout internaute.

• Comme une cryptomonnaie, il peut être transféré sur Internet sans duplication en pair-à-pair : en d’autres mots, il peut être échangé à un autre acteur sans nécessiter l’intervention ou l’accord d’un tiers, et sans que l’émetteur n’en conserve un original. Il possède également les autres caractéristiques d’une cryptomonnaie : infalsifiabilité, enregistrement des échanges dans un registre immuable, sécurité des échanges, etc.

• Il est personnalisé par son créateur, afin de pouvoir par exemple être utilisé dans une application décentralisée. A ce titre, il peut représenter ainsi un droit d’usage d’un produit ou service blockchain ; un droit de vote ; un droit d’auteur ; un moyen de paiement ; une réputation ; etc.

• Il peut être vendable et achetable à tout moment, en particulier sur des plateformes d’échange à un prix fixé en temps réel par l’offre et la demande. Il est donc très liquide.

Les tokens sont au coeur du modèle des ICO (Initial Coin Offerings), ces levées de fonds en cryptomonnaies.

Techniquement, un token est créé par un smart contract, le plus souvent sur la blockchain Ethereum.

Exemples:

• Storj est un service de stockage cloud décentralisé qui n’est utilisable qu’en faisant usage d’un token appelé Storjcoin. Tout utilisateur peut louer l’espace libre de son ordinateur sur le réseau en échange de Storjcoin, et inversement peut acheter de l’espace de stockage sur le réseau Storj contre des Storjcoin. En résumé, lorsqu’un utilisateur achète ou reçoit des Storjcoin, il peut ensuite soit acheter de l’espace sur le réseau (à un coût censé être moindre qu’avec les services existants, et sans devoir placer ses fichiers chez un tiers de confiance), soit les garder dans une perspective de spéculation, soit les convertir dans sa monnaie traditionnelle (euro, dollar…).

• iExec est un projet franco-chinois qui vise à développer une place de marché décentralisée de la ressource de calcul (un « Airbnb du serveur » pour reprendre l’expression de son fondateur Gilles Fedak) : tout utilisateur, particulier comme professionnel, pourra louer la puissance de calcul inutilisée de son ordinateur ou de ses data centers sur le réseau, en échange de tokens iExec. Inversement, tout utilisateur pourra acheter de la puissance de calcul avec des tokens sans devoir payer pour l’infrastructure, celle-ci étant décentralisée.De multiples applications sont envisageables, notamment en intelligence artificielle, en recherche médicale, en cybersécurité, etc. Des entreprises, par exemple du secteur industriel, pourraient utiliser ce service lorsqu’elles ont besoin de plus de puissance de calcul lors de certains pics d’activité, sans devoir posséder le matériel le plus puissant qui soit.

La notion de tokens montre que les technologies blockchain n’ont pas toutes vocation, loin de là, à disrupter les systèmes monétaires existants. L’investisseur américain Chris Dixon dit ainsi « aimer ce terme de token parce qu’il souligne clairement la similarité avec un jeu d’arcade : vous vous y rendez, et au sein de ce jeu d’arcade, vous pouvez utiliser ces tokens. Ils ne visent pas le remplacement des monnaies traditionnelles, mais à être utilisé au sein de ce monde ». Dan Finlay, créateur de l’application blockchain Metamask, abonde en ce sens : « Ce qui est intéressant avec les tokens est le fait que nous programmons de nouveaux systèmes de valeur, qui n’ont pas à rassembler de la monnaie ».

La tokenisation d’actifs financiers traditionnels

Il est possible de tokeniser des actifs financiers existants – actions, instruments de dette, part de fonds d’investissement ou d’immobilier… – en les représentant sous forme de tokens sur une blockchain.

Une nouvelle ère s’ouvre ainsi pour les actifs financiers : leur digitalisation. Selon l’analyse de l’investisseur Anthony Pompliano, ces actifs n’étaient jusqu’ici pas véritablement digitalisés : il parle plutôt d’ère « électronique » pour désigner la phase qui a suivi celle des certificats papiers (qui devaient initialement être transférés physiquement à chaque échange d’actifs), dans les années 1990.

La digitalisation des actifs permise par la tokenisation constitue le pendant de la digitalisation de l’information permise par Internet, comme expliqué dans cette vidéo:

Tokenisation : quels avantages ?

La tokenisation d’actifs financiers présente sur le papier plusieurs atouts :

-Une meilleure liquidité.

-Une plus grande ouverture de marché géographique (exemple : il peut être difficile aujourd’hui pour des investisseurs en Asie d’investir dans des entreprises américaines non cotées) et temporelle (accessibilité 24h/24, 7j/7, y compris en dehors des heures d’ouverture des marchés).

Une plus grande transparence et donc un audit facilité, en temps réel.

-Une meilleure efficience permise par la technologie (plus précisément, les smart contracts, qui permettront par exemple d’automatiser le versement de dividendes), devant permettre des gains de coûts et de temps, grâce à la réduction du nombre d’intermédiaires (ces derniers étant à l’origine d’une partie importante des frais liées aux transactions financières).

La tokenisation d’actifs du monde réel

Pour Stephen McKeon, professeur de finance à l’Université de l’Oregon, la tokenisation est particulièrement prometteuse pour les actifs relativement illiquides : leur valorisation est en effet aujourd’hui pénalisée par leur faible liquidité dans des proportions importantes (qu’il estime à « 20% à 30% »). La tokenisation permettra  d’augmenter la profondeur de marché, en ouvrant les marchés à plus de participants, engendrant ainsi plus d’échanges.

Selon lui, « les actifs traditionnels se tokeniseront parce qu’ils perdront la prime de liquidité s’ils ne le font pas » [NB : la prime de liquidité désigne la « rémunération complémentaire versée aux investisseurs afin de compenser le manque de liquidité de l’actif acheté »]. Il cite l’exemple d’actifs immobiliers commerciaux, résidentiels, ou encore d’œuvres artistiques. Dans ce dernier cas, des particuliers pourraient ainsi acquérir collectivement un tableau de valeur pour un musée local via une vente de tokens, même si aucun d’entre eux n’a individuellement les moyens d’acheter le tableau.

Dans une étude parue sur le site du Nasdaq en 2017, l’entrepreneur Addison Cameron-Huff prend de son côté l’exemple fictif d’un grossiste de diamants, Jane, qui possède l’équivalent de 15 millions de dollars de diamants, et d’un investisseur individuel, Joe, qui souhaite investir quelques milliers de dollars dans les diamants sans avoir à gérer la problématique du transfert physique (qui implique notamment des processus de sécurité pour s’assurer qu’un faux n’a pas été introduit). Joe souhaite idéalement posséder une petite part de plusieurs diamants dans une logique de diversification, et pouvoir échanger facilement l’une de ses parts à d’autres individus que Jane. Les tokens constituent une solution répondant à ces différents besoins, en permettant d’échanger facilement une fraction de propriété d’actifs et ainsi de démocratiser l’accès à ces actifs.

Deux grands types d’actifs sont plus facilement « tokenisables » que d’autres :

-Les actifs incorporels (brevets, crédits carbones, droits d’auteur…). En raison de leur absence d’existence physique, ces actifs peuvent se prêter plus facilement que d’autres à ce processus de tokenisation, même si les différentes de juridictions peuvent rendre les transferts difficiles.

-Les actifs fongibles. Ces actifs sont eux aussi plus faciles à convertir en tokens car ils peuvent le plus souvent être divisés en plusieurs unités (comme des bitcoins) et parce que l’ensemble des tokens peuvent être associés à un ensemble général de composants d’actifs interchangeables (exemple : 10kg d’or), estime le Nasdaq. A l’inverse, les actifs non-fongibles se prêtent moins facilement à la tokenisation. Lorsqu’ils sont titrisés, les prêts hypothécaires sont par exemple souvent regroupés avec d’autres prêts qui présentent des caractéristiques similaires mais pas identiques.

L’étude souligne le fait qu’il faut distinguer plusieurs sortes de transferts de droits. Dans certains cas, comme les baux, seuls certains droits liés à un actif seront transférés, et non la propriété de l’actif elle-même. C’est également le cas de certains actifs incorporels comme les droits musicaux : lorsqu’un consommateur achète une chanson sur iTunes, il achète en réalité une licence qui l’autorise à accéder à vie à cette chanson, sans la posséder. La licence s’arrête à sa mort, ce qui signifie qu’elle n’est pas transmissible comme héritage par exemple. Des tokens pourraient représenter ce type de droits d’accès au lieu de représenter une propriété totale de l’actif.

La tokenisation, un mouvement inéluctable ?

C’est le point de vue défendu par l’investisseur Balaji Srinivasan :

« La tokenisation s’applique aux actifs rares. Aujourd’hui, la chose la plus appropriée à tokeniser est quelque chose de purement digital. D’ici 2025-2030 je m’attends à ce que de multiples juridictions permettent la tokenisation de n’importe quelle ressource rare. Cela comprend les actions, les obligations, les commodités, les maisons, les voitures, les biens digitaux de tout type…Le cadre réglementaire finira par l’accepter. Il suffit que seuls quelques pays l’acceptent, et la création de richesses qui en résultera sera si large que cela poussera un grand nombre d’autres pays à adopter un régime libéral en matière de tokenisation.

La tokenisation signifie qu’in fine, chacun pourra devenir investisseur. Cela signifie aussi que chacun, du business angel à l’investisseur en capital-risque, en passant par les investisseurs sur les marchés publics, commenceront à acheter les mêmes actifs. De la même façon que des formes disparates d’informations (photos, vidéos, audios, textes…) ont été convertis sous forme de « paquets » [avec Internet], la blockchain convertit ces formes disparates de rareté en tokens.

La progression de tous ces tokens et des blockchains publiques signifie qu’Internet deviendra, à long terme, le plus grand marché d’actifs du monde, tout comme Internet est devenu la plus grande bibliothèque du monde. »

Cette analyse est notamment partagée par l’entrepreneur David Sacks, ancien directeur des opérations de Paypal, qui travaille aujourd’hui dans le secteur des cryptoactifs : « Si vous aviez dit aux gens au début des années 1990 que chaque forme disparate de contenus – TV, films, musique, informations, photographies – serait chacune convertie en paquets sur le réseau Internet, disruptant massivement ces secteurs, les gens vous auraient pris pour un fou ».

Cela étant, la tokenisation reste encore à ses débuts. Selon Stephen McKeon, « l’adoption massive de la tokenisation d’actifs traditionnels prendra des années, possiblement des décennies. La tokenisation constitue l’une des plus grandes opportunités, et l’un des plus grands challenges, que les autorités de régulation affronteront au cours de la prochaine décennie ».

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